15 sept. 2006

UN TRO BREIZ PAR MICHEL FONTAINE


Pèlerinage sacré
et sacré pèlerinage…


TRO BREIZ
29 Juillet/17 Août 2006




Le Tro Breiz, cette pérégrination religieuse à domicile, au cœur de la mémoire et du patrimoine breton (350 calvaires et croix, des centaines de chapelles et d’églises, 7 cathédrales et/ou basiliques.) fut accompli et réussi, qui, à pied, Michel, bien sûr, le plus résistant des deux avec ses 11 kilos sur le dos ; qui, à vélo, moi-même, Thérèse son épouse, avec ses 30 kilos tirés et portés, tout compris :vélo et sac à dos. ( un peu plus : mouillé)

C’est vers l’Est, fidèles à la tradition celtique que nous avons entrepris le tour des 7 évêchés bretons des Saints fondateurs de notre chrétienté régionale :
-Saint Pol avec St Pol-Aurélien
-Tréguier avec St Tugdual (supplanté par St Yves)
-St Brieuc
-St Malo
-Dol de Bretagne avec St Samson
-Vannes avec St Patern
-Quimper avec St Corentin

Soit 650 Kms pour le marcheur
et 750 Kms pour le « rouleur »



Déroulement d’une journée :

- 6h30 : Départ du marcheur après un petit déjeuner conséquent en chambre prévu par sa petite femme la veille .
- 9h00 : Départ du « rouleur » après un aussi bon petit déjeuner, compris le plus souvent avec l’hébergement et pris en salle .
- Entre 13h et …14h : Déjeuner pique-nique ensemble à la jonction, en un lieu agréable (pas toujours) décidé la veille en fonction de l’étape et sa longueur ou/et de la forme du marcheur (le plus méritant des deux). Michel aimait à réaliser les ¾ du parcours quotidien dans la matinée (35Kms en moyenne avec deux étapes à 50kms !) selon nos découpages et les haltes patrimoniales ou/et spirituelles incontournables.
L’intendance arrivait alors car j’étais chargée des ravitaillements bi-quotidien… parfois aussi je me déroutais quelque peu, pouvant plus facilement ajouter des kms au compteur pour visiter un lieu conseillé par nos topos très précis (sur les chemins du Tro Breiz / le tour de la Bretagne 2006/François Le Père et Gérard Rousse)
- L’après-midi les rôles s’inversaient, car, le plus souvent, je faisais à mon tour « l’éclaireur » pour repérer la halte-repos du soir réservée à 98% en juillet (hôtels, gîte d’étape, chambre d’hôte, amis, chez l’habitant, abbayes, ospital).
- A l’arrivée pour moi puis pour lui, entre 15h et 16h, c’était l’installation, le rangement du vélo, toujours bien abrité, le tri des sacs et des sacoches et enfin des ablutions. (pour des Fontaine quoi de plus normal ! ) et … nous repartions vers 17h visiter (à pied tous les deux cette fois) et faire nos dévotions (Nous étions en pèlerinage, « que diable » !)
- Venait alors l’agréable moment du dîner :un bon repas reconstituant (le réconfort après l’effort) à la crêperie, à la pizzéria, dans des petits restos typiques ou cuisinés par nous mêmes en gîte d’étapes.
- 21Hh environ : retour au gîte et après étude du parcours du lendemain et message téléphonique , c’était le repos au dodo vers 23 h .

Sur le chemin ou la route du Tro Breiz nous avons rencontré des balisages variés :
-Tro Breiz, fléché avec l’hermine, emblème choisie dont la devise est : « plutôt mourir qu’être souillée » et dont la représentation schématisée est la peau noire écorchée avec tête et pattes de la bête. (vous ne le saviez pas, nous non plus…)
-Le GR rouge et blanc (vous connaissez bien)
-Compostelle et sa coquille-flèches-jaunes sur fond bleu et de nombreux circuits locaux.

Sur le chemin, nous vivions le temporel indispensable et le Spirituel par conviction.

A chaque évêché visité (7) nous avons tenu à assister à la messe et aux offices comme aux abbayes de Boquen puis Timadeuc en respectant les règles de vie de St Benoît allant jusqu’à dormir en cellules monacales séparées et à manger au réfectoire avec les retraitants, en silence !!!!

Aux presbytères des évêchés nous avons fait tamponner notre crédanciale (comme pour Compostelle) par le curé ou le laïc responsable).

Partir sur le chemin du Tro Breiz c’est avoir l’envie de se retrouver dans la nature et « Dieu qu’elle est belle » !!! (sublimes paysages du petit matin admirés au lever du soleil par Michel ou au soleil déclinant lors des balades d’après-dîner pour nous deux…) de vivre libre au rythme du soleil (parfois) et du vent (souvent, et, au retour vers l’Ouest, ce fut plus dur, les cyclistes connaissent bien cette difficulté majeure) et de la pluie (on est en Bretagne, c ‘est vrai .) mais jamais nous n’avons eu trop chaud et ce fut agréable (pas comme en Juillet !….pour les plages c’était très bien….)

Comme 30 à 40 000 pèlerins annuel au Moyen-Age ? Nous avons fait notre Tro Breiz même si le chemin emprunté ne fut pas toujours fidèle au tracé historique vues les infrastructures routières modernes et le remembrement.

Ce Tro Breiz fut une « circumambulation » très heureuse, vécue en couple, et, comme aime à le répéter Michel : « nous n’aurons plus à le faire (selon la légende) après notre mort en avançant *chaque année de la seule longueur de notre cercueil. » ( et comme je suie petite, j’ai tout gagné.)
(*d’aucun écrive : tous les 7 ans, d’autre tous les jours…à vous de choisir !)

Les rencontres furent diverses et enrichissantes, Michel fut souvent repéré et même hélé en tant que « pèlerin de Compostelle » car reconnu à sa coquille et son bourdon, le dit bâton fut bien pratique contre les chiens, agressifs souvent : la plaie du randonneur et du cycliste pour leurs mollets, je ne sais pas comment je ne fus pas mordu !( un bâton à vélo, c’est pas pratique !)

Merci à tous nos «hébergeurs » , accompagnateurs, sur le chemin et sur les ondes, ainsi qu’au couple familial qui nous a accueillis en la Cathédrale où notre émotion a atteint son paroxysme.


Thérèze Fontaine : « Carpe Diem »
Michel Fontaine : « Ultreïa »

TROBREIZEMENT VOTRE
(photos Thérèze et Michel FONTAINE)