3 nov. 2007

Revue de presse de la semaine

Canaux. L'avenir en pointillé
L’affaire commence à faire grand bruit en Centre-Bretagne : au nom de la reconquête de la qualité de l’eau, le comité de bassin Loire-Bretagne envisagerait de remettre à l’état naturel un certain nombre de canaux dont l’emblématique canal de Nantes à Brest. Et cela au moment même où la Région manifeste son intention d’en devenir propriétaire.
La levée de boucliers ne s’est pas fait attendre. De Pontivy à Châteaulin, la colère monte et une manifestation est même prévue le 24 novembre pour défendre le canal. Au-delà de ces réactions, c’est toute la question de l’intérêt économique de cette voie d’eau qui est posée. Axe de développement touristique du Centre-Bretagne ou facteur aggravant de la pollution ? Le débat est ouvert, il n’est sans doute pas près de se clore.Ecluses enlevées, berges reprofilées... Ce scénario qui signifierait la fin de la navigation sur une bonne partie du canal de Nantes à Brest est bel et bien envisagé. Des études ont même été réalisées par le comité de bassin Loire-Bretagne pour évaluer le coût de ces mesures. Elles se montent à plusieurs millions d’euros. Délire de technocrates téléguidés par quelques ayatollahs de l’écologie comme le dénoncent certains ? Pas si simple même si l’on peut comprendre l’émoi que peut susciter une telle perspective.
Un outil majeur
Avec ces études, le comité de bassin n’a jusqu’à présent fait que répondre à la directive-cadre sur l’eau de l’Europe qui dit qu’à chaque fois que c’est possible, il faut revenir à l’état naturel sauf si cela coûte trop cher ou si l’intérêt économique de la voie d’eau en question est démontré.
Un intérêt qui, pour la plupart des élus, ne fait pas de doute. « Un outil majeur pour le développement touristique du Centre-Bretagne », fait valoir Richard Ferrand, le président du syndicat d’aménagement de l’Aulne et de l’Hyères. Tout le monde ne partage pas cette analyse. « Les techniciens, reconnaît Ambroise Guellec, président du comité de bassin, disent que l’impact économique du canal est faible. Un avis qui est aussi celui des fédérations de pêche du Finistère (lire ci-contre) et du Morbihan ». « Par rapport aux retombées économiques, le coût de gestion du canal est excessivement élevé », assure Christian Le Clève, le délégué régional de la Fédération du Morbihan. Mais doit-on ne retenir que le seul intérêt économique du canal pour décider de son sort ? Le canal, c’est aussi un patrimoine historique et culturel, soulignent ses défenseurs. Ce dont convient tout à fait Ambroise Guellec, qui tient à calmer le jeu : « Ce n’est pas demain que l’on va retrouver les caractéristiques hydrauliques telles qu’elles prévalaient avant Napoléon. »
Décision en 2009
Pour l’heure, rien n’est encore arrêté. Une décision définitive sera prise début 2009 dans le cadre de l’adoption du Sdage (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux). Une certitude : le canal n’a pas fini de faire parler de lui. Pour l’heure, rien n’est arrêté