5 oct. 2010

UN WEEKEND CHEZ “LES CHTIS “

P1120054 Un week-end chez les ch'tis
Ce week-end  avait lieu le Grand Trail du Nord (GTN) entre Leffrinckoucke (près de Dunkerque) et Wambrechies (banlieue de Lille ).
Nous étions environ 150 participants sur une distance annoncée de 144 km mais qui en vérité approchait les 150 km ... l'organisateur rajoutant quelques kilomètres chaque année.
Dès le départ, sous un crachin "breton" nous avons couru, marché sur environ 12 kms de sable dans les dunes.
Quel  bonheur de retrouver la terre ferme après ces deux heures sur un sol sablonneux. P1120144
La nuit est tombée vers 19h30 et nous avons vite quitté les routes goudronnées pour emprunter des chemins boueux, gorgés d'eau. Autant dire que marcher à 6km à l'heure devient mission impossible en de telles conditions : par moments on était plus près des 3-4 à l'heure, voire moins par endroits. 
Nous avons d'ailleurs  traversé des champs labourés et non prévus sur l'itinéraire.
La première fois nous avons hésité un moment à traverser car un chemin partait à droite et l'autre à gauche ... autant contourner la difficulté.
Nous avons cherché des traces de nos camarades qui nous précédaient, mais à 01h00 du matin il est difficile d'y voir quelque chose et comme la flèche  indicatrice nous demandait de passer par là  nous nous sommes résolus à le faire... après avoir perdu 20 mn P1120189
Le sol était trempé, mais assez dur, tandis que la boue collait  à nos chaussures.
Peu de temps après, il nous a fallu traverser un autre champ, planté de choux que le cultivateur venait de couper... nous n'avons pas hésité une seconde en suivant la direction de la flèche.
Mais quelle galère !  On s'enfonçait de 4 à 5 cm dans un sol boueux et gorgé d'eau et à chaque pas, nos chaussures prenaient l'eau sans oublier qu'elles devenaient de plus en plus lourdes avec cette boue très collante, une paire de bottes aurait été la bienvenue.                                                  
La traversée de ce champ  fut particulièrement pénible : nous ne dépassions guère les 1 à 2 km heure..  Heureusement que ce passage n'était pas très long. 
Nous n'étions pas au bout de nos surprises : Il nous a fallu aussi passer un canal  avec l'aide de deux bénévoles et d'une corde tendue d'une rive à l'autre;
Certains  ont franchi ce passage avec de l'eau jusqu'aux cuisses, leurs chaussures aux pieds,  d'autres plus prudents, ont effectué la traversée pieds nus, mais à la sortie, il a fallu remettre  chaussures et chaussettes sur des pieds mouillés et  boueux !  Difficile de se sécher dans l'herbe mouillée sans serviette.... et de nuit !  P1120174
Nous avons aussi " gravi " les montagnes du secteur : le Mont  Rouge, le Mont Noir et le Mont Cassel (avec au sommet un très beau village  que malheureusement nous n'avons pas eu le temps de visiter ) .
Pour les deux derniers monts,  l'organisateur nous avait réservé une surprise : presque arrivés au sommet,  il nous a  fallu  redescendre par un  chemin puis remonter par un autre avec une dénivellation  assez importante  ( 10 %  par moments ). J'ai vite compris pourquoi le dénivelé inscrit sur le guide d'accueil était de l'ordre de 1500 m sur une région pour ainsi dire plate.
Nous avons  poursuivi notre périple, sous le soleil, en Belgique sur environ une trentaine de kilomètres... gag! j'ai passé la frontière sans papiers d'identité, puis nous sommes rentrés sur Wambrechies en empruntant le chemin de halage (ouf du dur ) longeant le canal de la Douve sur 9 km.P1120215
Le temps limite était fixé à 30 h . Personnellement j'ai trouvé ce trail très difficile et éprouvant , bien plus qu'un 200 km marche Audax , ou que le raid du Golfe mais cela est sans doute dû aux très mauvaises conditions météorologiques qui ont rendu le sol très boueux.
Mais Il est aussi très difficile de parcourir cette distance sans se restaurer convenablement et malheureusement comme sur  beaucoup d'épreuves de ce genre ,  les premiers arrivés sont les premiers servis,  en l'occurrence les coureurs . Quant aux marcheurs ils se partagent les miettes ...  s'il en reste !
Avec surprise,  nous avons constaté qu'une grande partie de la sécurité la nuit (traversée de routes importantes,  de carrefours) était assurée par des gendarmes aidés par des bénévoles .
Ce genre de manifestation ne peut être assurée sans l'aide de bénévoles. Ils furent très nombreux à nous encourager, à nous aider par leur gentillesse, leur sourire... Merci à eux !
Avec joie j'ai retrouvé  deux audacieux qui avaient aussi participé au raid du Golfe : Gilbert m'a accompagné sur près  de 80  km mais la mort dans l'âme,  il a  dû se résoudre à abandonner (douleur au genou )  tandis que Gérard a parcouru  un très long  bout de route à mes côtés jusqu'à l'arrivée .
Je suis très heureux d'avoir découvert et réussi dans le temps imparti ce GTN 2010 mais je ne sais pas si je le referai un jour.....en tous cas pas dans de telles conditions.
André SALIOU