La tranchée de « Glomel » dite des
« bagnards »
Lorsque nous pénétrons dans cette tranchée, il est difficile de d’imaginer l’enfer connu par les ouvriers, paysans et bagnards usant leur santé à creuser la montagne avec des moyens aujourd’hui dérisoires.
De 1806 à 1842 ils ont arraché des tonnes et des tonnes de gravats dans la boue, le froid ou la chaleur. Ils étaient plus des esclaves qu’autre chose quand on lit les écrits de l’époque. Les conditions de vies de tous ces pauvres ères étaient dantesques. Leur logement était des cabanes de bois de 20 mètres sur 8.5 mètres dont l’ouverture était volontairement minuscule, pour limiter les risques d’évasion. Ces cabanes n’étaient pas éclairées ni chauffées par crainte des incendies. Elles étaient gardées en permanence par 50 gendarmes mieux logés. Le travail des bagnards était si dur que bon nombre d’entre eux mourront d’épuisement ou de mal nutrition. Quelques-uns toutefois parviendront à s’évader. En 1834, le camp fut fermé à la suite d’une épidémie de choléra qui enverra 121 condamnés et 50 gendarmes à l’hôpital de « Rostrenen » Tous ces hommes qui furent condamnés n’étaient pas tous de vrais criminels. Mais combien d’entre eux furent conduit aux galères pour de petits délits, pour avoir voler un pain qu’aurait pu nourrir leur famille. Là-bas des enfants mendiaient, la faim chevillée au corps pour une dénonciation ou pire d’une calomnie. Cette tranchée est maintenant sacrifiée depuis que le barrage de « Guerlédan » a scindé en deux ce long ruban en deux parties. Ceux qui moururent dans la percée doivent se retourner dans leurs tombes, si toutefois ils en ures une. Eux qui ont passé les plus belles années de leur vie à creuser ce chemin. Un jour si des bateaux y repassent, peut être entendront à nouveau les berges du canal bruisser du déplacement de l’eau sur les rives. Alors ils s’endormiront apaisés dans la boue des landes de « Perrant ». Peut-être est-ce pour cela que les flancs de la colline sont toujours humides, ne serait-ce pas le sang, les larmes des bagnards qui rendent cette tranchée si humide et boueuse.