5 juin 2012

L IMAGE DE LA SEMAINE

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un peu d’histoire

Construit aux temps des guerres franco-anglaises, le pont Valentré, par lequel on pénètre, mais seulement à pied, toujours dans la ville de Cahors, constitue un exemple rare d'architecture militaire française de cette époque, et l'un des plus beaux ponts médiévaux fortifiés subsistant encore.

Il fut décidé par les consuls de la ville en 1306, et la première pierre fut posée le 17 juin 1308. Il avait une fonction de forteresse, destinée à défendre la ville contre les attaques en provenance du sud. Toutefois, ni les Anglais, ni Henri IV ne l'attaquèrent.

En dos-d'âne, long de 138 mètres, avec six grandes arches ogivales gothiques de 16,50 mètres, ce pont est flanqué d'avant-becs crènelés et surmonté de trois tours carrées à créneaux et mâchicoulis dominant l'eau de 40 mètres. Deux barbacanes protégeaient son accès, mais celle du côté de la ville a disparu.

La construction devait entrainer la création d'un second axe commercial est-ouest, qui était jusqu'alors nord-sud. La ville subit ainsi une importante modification qui allait se répercuter sur toute la cité. Le pont était protégé spirituellement par une chapelle dédiée à la Vierge dans le châtelet occidental.

Il fut achevé en 1378, son aspect initial a été sensiblement modifié au cours des travaux de restauration entrepris en 1879.

Il est situé sur la Via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et sur le sentier de randonné GR 36.

La légende du pont Valentré

La construction en s'éternisant sur plus d'un demi-siècle (le pont a été commencé en 1308 et achevé en 1378), fit naitre la légende que chaque cadurcien se plaît à raconter. Exaspéré par la lenteur des travaux, le maitre d'œuvre signe un pacte avec le Diable. Selon les termes de ce contrat, Satan mettra tout son savoir-faire au service de la construction, et s'il exécute tous ses ordres, il lui abandonnera son âme en paiement. Le pont s'élève avec rapidité, les travaux s'achèvent, le contrat arrive à son terme. Pour sauver son âme, car il ne tient pas à finir ses jours en enfer, il demande au diable d'aller chercher de l'eau à la source des Chartreux, pour ses ouvriers, avec un crible.

Satan revint naturellement bredouille, l'exercice étant impossible, et perdit son marché. Décidé à se venger, le diable vient chaque nuit desceller la dernière pierre de la tour centrale, dite Tour du diable, remise en place la veille par les maçons.

En 1879, lors de la restauration du pont, l'architecte Paul Gout fait apposer dans l'emplacement vide, une pierre sculptée à l'effigie du démon qui depuis, reste désespérément accroché, les griffes prisonnières du ciment.