
Jeudi 5 /9 Nord sur Erdre-Blain
Vendredi 7/9 Blain -Redon
Samedi 8/9 Redon Saint Laurent sur Oust
Dimanche 9/9 St Laurent sur Oust - Josselin
Lundi 10/9 Josselin Rohan
Mardi 11/9 Rohan -Pontivy
Mercredi 12/9 Pontivy - Gouarec
Jeudi 13/9 Gouarec Port de Carhaix
Vendredi 14/9 Port de Carhaix - Châteauneuf du Faou
Samedi 15 / Châteauneuf-Châteaulin
une histoire liée au Canal
Glomel la Tranchée des Bagnards :
La tranchée de Glomel dite "des bagnards" :
En traversant la route, nous allons pénétrer en un lieu géant de la voie navigable "la tranchée de Glomel ". A partir d’ici et pendant 3 kilomètres, des hommes ont découpé le paysage sur une profondeur de 23 mètres, le point le plus large faisant 100 mètres.
Depuis notre départ, nous avons vécu une aventure au rythme de notre pédalée. Lorsque nous pénétrons à l’intérieur de cette tranchée, il est difficile d’imaginer l’enfer connu par les ouvriers, paysans et bagnards usant leur santé à creuser la montagne avec des moyens aujourd’hui dérisoires.
En 1806 et jusqu’en 1842, ils ont arraché des tonnes et des tonnes de gravats dans la boue, le froid ou sous les pires chaleurs.
Ils étaient plus des esclaves qu’autres choses quand on lit les écrits de l’époque.
Ils racontent les conditions extrêmes dans lesquelles ont survécu ces hommes.
Environ 600 bagnards venus de Belle-Île et de Brest, avaient été installés sur la lande de Perran. 
Les conditions de vies de tous ces pauvres ères étaient dantesques. Leurs logements étaient des cabanes de 20 mètres sur 8,5 mètres dont l’ouverture était volontairement minuscule, pour limiter les risques d’évasion. Ces cabanes n'étaient pas éclairées ni chauffées, par crainte des incendies. Elles étaient gardées en permanence par 50 gendarmes qui eux étaient mieux logés. Le travail que faisaient les bagnards était si dur que bons nombres d’entre eux mourront de maladie, d’épuisement ou de mal nutrition. Quelques-uns toutefois parviendront à s’évader. En 1834, le camp fut fermé à la suite d’une épidémie de choléra qui enverra 121 condamnés et 50 gendarmes à l’hôpital de Rostrenen.
Sur le trajet de la tranchée, des pancartes sont plantées et racontent à travers le récit d’un paysan et de son cheval, la percée de l’entaille.
De nos jours, les flancs sont boisés, ce qui masque le gigantisme des travaux de l’époque. La végétation, en poussant, a stabilisé les bords de la tranchée car il était fréquent que des éboulements surviennent.
Le chemin de halage qui se trouve à droite du canal est tout le temps humide et chaque fois que nous avons eu l’occasion d’y passer, nous en sommes sortis tout crottés. Pour les forçats de l’époque, ce devait être bien pire
Tous les hommes qui furent amenés sur le site de Glomel n’étaient pas de vrais criminels. Pour certains, ils devaient payer à la société des crimes odieux, mais combien d’entre eux furent condamnés pour avoir un jour eu faim, enlevés à leur famille pour le pain qu’ils avaient volé et qui devait faire survivre leurs enfants. Ils attendront encore et encore pendant des jours, la faim chevillée au corps. Là-bas, des enfants mendiaient, une famille était perdue, victime d’une dénonciation ou pire d’une calomnie. Ces actes délibérés, inconscients, pouvaient conduire n’importe qui au bagne et finir en guenilles à creuser le cœur de cette colline.
Cette tranchée est maintenant sacrifiée depuis que le barrage de Guerlédan a scindé le long ruban en deux parties.
Ceux qui moururent dans la percée doivent se retourner dans leurs tombes, si toutefois ils en eurent une! Eux qui ont passé les plus belles années de leurs vies à creuser la terre, à creuser le temps. Un jour, peut-être, entendront-ils à nouveau les berges du canal bruisser du déplacement des bateaux qui chemineront sur ce qui fut l’œuvre de leurs vies.
Lorsque les bateaux y passeront, les genêts et les landes refleuriront et leurs âmes seront apaisées ! Alors, leurs fantômes pourront arrêter de veiller et paisiblement, ils pourront s’endormir là-bas quelque part sous la lande de Perrant.
Peut-être est-ce pour cela que les flans de la colline sont toujours humides ! Ne serait-ce pas les larmes, le sang, la sueur des condamnés qui rendent encore de nos jours la traversée de la tranchée de Glomel si boueuse ?
Texte et Photos : JBourbigot. (extrait de “Balade de Saint Félix à Guily Glaz”)
Balade tout en images de André le Ny !