Bonjour de Josselin
Ce matin le temps était tout gris mais pas de pluie
pressentie. Il faisait bien moins froid qu’hier soir. Nous avons été accueillis
par Yvette sur son terrain à Saint Samson. Ce matin il y avait 28 km au programme pour
rejoindre Josselin. Apres avoir rejoint Rohan, nous regardons une pancarte nous
indiquant qu’il nous restait 28km5 à faire encore après avoir parcouru six
kilomètres.. Apres avoir traversé le pont il ne nous en restait plus que 24 km . Tout le long du
chemin,,nous rencontrons des oiseaux en
quête de pitance, des Martins Pécheurs et des hérons. Au bord du canal,
nous nous faisons doubler par un VTT qui n’est autre qu’une Quimpéroise. Elle
s’arête et ainsi pendant un quart d heure nous bavardons de nos itinéraires et
de choses et d autres. Une conversation qui sommes toute à mis du soleil dans
notre matinée Au détours d’un méandre nous découvrons le but de notre journée
« Josselin » et son château majestueux . Une ville chargée d’histoire
.
( Extrait de Saint Felix à Guily Glaz)
Au détour d’un méandre, les trois grandes
tours du château de Josselin qui se mirent dans l’eau calme du canal, s’offrent
aux voyageurs. Nous sommes à ses pieds, il est majestueux, nous décidons d’y
faire une halte pour connaître un peu son histoire qui est très riche. Nous en
profiterons pour expédier quelques cartes postales.
Nous apprenons que la ville fut le théâtre
d’un des plus beaux faits d’armes de la chevalerie :
On
connaît la cause du combat des trente. Malgré la trêve conclue entre les
Français du parti de Charles De Blois et les Anglo-Normands attachés à Monfort,
des aventuriers étrangers, auxiliaires de ce dernier, ayant à leur tête un
chef de bande appelé Bembrough, ravageaient le pays de
Bretagne. " Bembrough avait pris Ploërmel ", dit un
poète français du temps, et menait les Bretons au gré de son caprice, quand un
jour, le troisième de mars de l’année 1350, le bon seigneur de Beaumanoir, commandant
de
Josselin pour Charles de Blois, se rendit vers les Anglais et leur demanda
raison. Or, il fut témoin d’un spectacle qui lui fit grand pitié ; Il vit
de pauvres paysans, les fers aux pieds et aux mains, tous enchaînés deux par
deux, trois par trois, comme vaches et bœufs que l’on mène au marché. Beaumanoir
vit cela, et son cœur soupira. " Chevalier
d’Angleterre ", dit- il à Bembrough, vous êtes bien coupable en
tourmentant ainsi ceux qui sèment le blé et qui vous procurent la viande et le
vin ; Je vous le dis comme je le pense, s’il n’y avait pas de laboureurs,
ce serait à nous les nobles, à travailler la terre, à manier le fléau et la
houe, à endurer
" J’y
consens " répondit Bembrough.
Ainsi fut juré la bataille.
Une chanson raconte les
exploits de ses chevaliers qui ont combattu dans la prairie de Mie-Voie et
dont voici un extrait :
S’ils sont trente comme nous, en avant !
Amis et courage ! Droit aux chevaux avec les fauchards ! Ils ne
mangeront plus notre seigle en herbe !
Les coups tombaient
aussi rapides que des marteaux sur des enclumes, aussi gonflé coulait le sang
que le ruisseau après l’ondée.
Aussi délabrées étaient les
armures que les haillons du mendiant. Aussi sauvage étaient les cris des
chevaliers dans la mêlée, que la voie de la grande mer.
Depuis le petit point du
jour, ils combattirent jusqu' à
midi ; depuis midi jusqu' à la
nuit, ils combattirent les Anglais.
Et le seigneur de Beaumanoir
cria :
J’ai soif ! Oh !
J’ai grand soif !
Lorsque De Bois lui lança
ces mots
Si tu as soif, ami, bois ton
sang !
Et Beaumanoir, quand il
l’entendit, détourna sa face de honte, et il tomba sur les Anglais, et il en
tua cinq d’un coup.
En
face de Mie-Voie en la Coix-Hélléan, se dresse actuellement un obélisque de 15 mètres de haut élevé
en la mémoire des trente.
C’est ici, en effet, sur la
lande de Mie-Voie que se déroula, le 27 mars 1351, un grand combat entre trente
chevaliers bretons et trente anglais. Le maréchal de Beaumanoir et le capitaine
Bembrough avaient décidé cette rencontre pour mettre fin aux ravages que la
guerre de succession de Bretagne entraînait dans cette région.
L’action achevée par la
victoire des bretons est resté un exemple parfait des exploits de chevalerie.
Les guerriers s’y dépensèrent avec tant de fougue que Beaumanoir, au plus fort
de la mêlée, ne put s' empêcher de
crier sa soif.
La répartie célèbre lui vient de Geoffroy de Bois,
son écuyer : " Bois ton
sang, Beaumanoir, la soif te passera ".
Longtemps, le seul repère qui permis de situer
le combat fut le chêne de Mie-Voie, près duquel s’était déroulée la bataille.
Il fut abattu à la fin du
seizième siècle par les Ligueurs. On éleva alors une croix qui fut jetée bas en
1775. Les états de Bretagne la firent relever, mais les bleus la renversèrent
derechef en 1793.
C’est sous le règne de Louis
dix-huit que l’obélisque actuel fut érigé. Une plaque en bronze donne les noms
des combattants et divers détails sur la bataille et la construction du
monument.
Les circonstances politiques
expliquent qu’elle commence par ses mots, sans rapport avec l’événement du 27
mars 1351 : " Vive le roi longtemps, les Bourbons toujours ".
Notre dame des
ronciers :
On ajouta même que la fille aveugle du paysan
y recouvra la vue. Peu à peu un
sanctuaire se construisit autour de ce
lieu jusqu' à devenir l’église
actuelle.
Et c’est
ainsi que vers l’an 1008 le vicomte de Porhoët, témoin des miracles attribués
à cette statue, quitta sa demeure de" Thro en Guilliers" et décida de
construire un château auquel il donna le nom de son premier fils
"Josselin ".
Le château
subira beaucoup de destructions et de reconstructions au cours de l’histoire
avant d’arriver à l’aube du troisième millénaire dans le merveilleux état que
nous lui connaissons.